Les reins ont de nombreuses fonctions dans l’organisme. Les deux
principales sont d'éliminer les produits toxiques du corps grâce à la
production d’urine, et produire des hormones.
Cependant,
le rein peut souffrir de différentes maladies. Le plus grave bien sûr est quand les fonctions
des reins sont altérées de façon irréversible en cas d’insuffisance rénale chronique.
En France, 3 millions de personnes seraient touchées par cette maladie (de façon plus ou moins sévère).
Les reins
peuvent être touchés par différentes affections de type inflammatoire,
infectieux (comme une pyélonéphrite), métabolique (comme un calcul rénal), toxique (en raison de l’atteinte
médicamenteuse), ou encore tumoral (bénin ou cancéreux).
Des
problèmes graves peuvent survenir de façon soudaine, avec au pire la survenue
d’une insuffisance rénale aiguë. Cet accident risque de se produire lors d’une infection, lors d’une contamination avec des germes
délivrant des toxines, ou lors d’un polytraumatisme, etc.
Mais le
plus préoccupant concerne certainement l’insuffisance rénale chronique, car
très courante.
La maladie rénale chronique
est une perte progressive et irréversible des fonctions des reins. Elle
correspond à la destruction graduelle et irrémédiable des néphrons, unités
fonctionnelles des reins qui filtrent le sang, et sécrètent certaines hormones.
Chaque
rein possède plus d’un million de néphrons. La maladie rénale chronique
apparaît quand il ne reste plus qu’un tiers de néphrons d’origine sains.
Les symptômes:
Pendant plusieurs années, il n’y a pas de
symptômes. C’est pour cela que plus d’un tiers des patients atteints d’une
maladie rénale chronique ne consultent un néphrologue (le médecin spécialiste
des maladies des reins) qu’à un stade très évolué de la maladie, et que la
plupart ne savent pas qu’ils sont porteurs de cette pathologie.
Certains patients atteints de maladie rénale
chronique peuvent néanmoins ressentir différents symptômes comme :
- une fatigue excessive pendant un effort,
- un manque d’appétit,
- un besoin d’uriner plusieurs fois par nuit.
Lorsque la maladie est à un stade avancée, les
signes sont les suivants :
- une importante fatigue,
- une perte d’appétit,
- des nausées et des
vomissements,
- un amaigrissement,
- des crampes dans les jambes (principalement la nuit),
- des démangeaisons,
- des troubles du
sommeil.
Quand ces symptômes surviennent, le médecin que
le patient consulte, prescrit des examens complémentaires pour savoir si les
reins sont en cause ou pas. Le dépistage est primordial. Il se fait facilement
: il suffit de tremper une bandelette dans les urines et de regarder s’il y a
la présence d’albumine.
Les personnes diabétiques et hypertendues
doivent particulièrement être vigilantes, car ce sont des personnes à risque de
développer une maladie rénale.
En cas d’anomalie détectée suite au dépistage
(présence d’albumine dans les urines), un dosage dans le sang de la créatinine sera effectué. La créatinine se trouve naturellement
dans l’organisme, et est un bon indicateur de fonctionnement des reins. Cet
examen permet d’évaluer, par un calcul mathématique, le degré de dégradation de
la fonction rénale.
Les causes:
L’hypertension
artérielle et le diabète sont les deux principales causes de la maladie rénale
chronique.
Mais il existe également d’autres causes :
- des lésions du rein (glomérulonéphrites),
- des maladies comme le lupus
érythémateux systématique,
- des causes infectieuses (infections rénales
chroniques),
- des causes toxiques (comme un abus de
médicaments anti-inflammatoires),
- de rares maladies génétiques et héréditaires.
Cependant, comme 30% des patients consultent un
spécialiste des reins à un stade évolué de la maladie, la cause ne peut pas
toujours être déterminée. En effet, pour pouvoir faire un rapprochement entre
la cause et la maladie, il faut pouvoir diagnostiquer la maladie tôt.
Il existe 5 stades de la maladie : le stade 1
est le moins « agressif » et le stade 5 correspond à l’insuffisance rénale la
plus évoluée.
On parle de maladie rénale chronique pour les
stades 1, 2 et 3. Pour les stades 4 et 5, on parle d’insuffisance rénale
chronique.
Les personnes âgées sont les plus touchées par
les maladies des reins. Dans les structures de dialyse (rein artificiel), la
majorité des patients ont plus de 60-65 ans.
En effet, avec l’âge, le rein vieillit,
fonctionne moins bien et devient la cible privilégiée de complications.
Lire
aussi
En France, près de 5%
de la population adulte, soit trois millions de personnes, souffrent d'une
maladie du rein,
9500 commencent un traitement par dialyse chaque année, 37500 sont en cours de
dialyse et 33000 ont bénéficié d'une greffe de rein. À l'échelle de la planète,
on estime que 400 à 600 millions de personnes sont atteintes.
Malgré cette fréquence,
il y a une véritable méconnaissance de ces affections de la part des Français,
très inquiets du risque cardiaque ou du cancer mais largement ignorants de tout ce qui concerne les reins.
Jusqu'au jour où, sans crier gare, la maladie les frappe, eux ou l'un de leurs
proches.
L'objectif de la
Journée mondiale du rein, ce jeudi 8 mars, consiste à faire mieux
connaître ces pathologies afin qu'elles soient prises en charge plus tôt, quand
elles sont encore accessibles à un traitement simple. Cette journée mondiale,
placée en France sous l'égide de la Fondation du rein, devrait donner lieu à des centaines
d'événements dans 112 pays sur les six continents.
Diabète et hypertension
Les maladies rénales
classiques sont des inflammations ou des infections des reins, des obstructions
urinaires ou encore des maladies génétiques comme la polykystose rénale. Mais
le diabète et l'hypertension, dont le nombre de cas explose dans tous les pays,
y compris ceux en voie de développement, sont désormais les plus grands
pourvoyeurs d'insuffisance rénale chronique.
Diabète et hypertension
altèrent petit à petit la micro-circulation du rein, sans symptômes, sans
douleur et sans troubles particuliers, jusqu'au moment où celui-ci, épuisé, ne
peut plus assurer ses fonctions d'épuration du sang. C'est l'insuffisance
rénale, avec son cortège de troubles, de grande fatigue associée à une anémie, un
amaigrissement, des troubles digestifs: anorexie, nausées, vomissements,
diarrhée, hémorragies digestives, troubles neurologiques, fatigue des mollets,
paresthésies (fourmillements dans les jambes)…
Peu de symptômes
En outre, les personnes
atteintes ont un risque accru d'infarctus du myocarde, d'insuffisance cardiaque
ou d'accident vasculaire cérébral.
La maladie rénale
n'entraîne longtemps que peu de symptômes, mais elle est facile à dépister par
des examens très simples, comme le dosage de l'albumine dans les urines et de
la créatinine dans le sang. Ces dosages doivent être effectués en priorité chez
les patients souffrant de diabète et d'hypertension. Un dépistage et un
traitement précoces permettent souvent d'éviter la progression vers
l'insuffisance rénale, la dialyse ou la greffe.
Réduire les décès de 2 % par an
Face à cette situation
de crise sanitaire, provoquée par l'explosion du diabète partout dans
le monde, il est urgent d'agir. Les organisateurs de la Journée mondiale du
rein préconisent un dépistage précoce et des mesures de prévention chez les
personnes à risques, pour réduire, comme le suggère l'Organisation mondiale de
la santé, de 2% par an les décès liés à une maladie rénale.
Pour cela, plusieurs
mesures clés sont préconisées: contrôler l'hypertension artérielle,
ce qui permet de ralentir la perte de la fonction rénale, réduire les apports
en sel pour lutter contre l'hypertension artérielle, prendre en charge
l'hyperglycémie (taux de sucre élevé dans le sang), augmenter l'activité
physique, réduire l'excès de poids… Chez des personnes ayant un début
d'altération de la fonction rénale, ces mesures sont à même de retarder la
progression vers l'insuffisance rénale et d'éviter la
dialyse, voire la greffe.